Hymne à Pan, Aleister Crowley

Ἔφριξ᾽ ἔρωτι, περιχαρὴς δ᾽ ἀνεπτόμαν. Ἰὼ ἰὼ Πὰν Πάν, ὦ Πὰν Πὰν ἁλίπλαγκτε, Κυλλανίας χιονοκτύπου πετραίας ἀπὸ δειράδος φάνηθ᾽, ὦ θεῶν χοροποί᾽ ἄναξ. Sophocle, Ajax [1]. Frémis sous la chaude étreinte de la lumière, Pan, ô mon amant, Viens, surgissant de la nuit, De la nuit de Pan. (Io Pan ! Io Pan ! Io Pan !) Viens par-delà les mers De Sicile et d’Arcadie ! Comme Bacchus vagabondant, Avec ton escorte de nymphes, De léopards, de satyres et de faunes, Sur un âne […]

Les Ephesia Grammata

« Ταῦτα οὖν ἱερά ἐστι καὶ ἅγια » « Ce sont donc les saintes et vénérables paroles » — Hésychios Au IVe siècle avant notre ère, dans l’un des fragments survivants de sa comédie Le Fabriquant de Lyre, le poète Anaxilas se moque du luxe exagéré dans lequel aurait vécu le philosophe Anaxarque : « Huilant sa peau avec des onguents jaunes, étalant ses délicates chlamydes, traînant ses pieds dans de fins escarpins, mâchant des oignons, dévorant des morceaux de fromage, gobant des œufs, mangeant des bigorneaux, […]

On est prié de fermer les yeux

Je me permets d’emprunter le titre de l’un de ses ouvrages à Max Milner en guise d’intitulé, puisque lui-même l’a emprunté à Freud. Ce cher Sigmund qui voyait dans toute pulsion scopique (l’attrait du voir/savoir) le désir d’espionner « la scène primitive », autrement dit papa et maman qui jouent au docteur. Ô pauvre humain naïf et névrosé qui pense y découvrir la Vérité : d’où viens-je, où cours-je et pourquoi veux-je tellement y retourner ?, nous disent les psychanalystes. […]

Charge d’Hécate

Un grand merci à S. qui nous a autorisés à publier ce texte. Cette Charge d’Hékate a vu le jour lors d’une séance d’écriture automatique, au printemps 2013 ; fruit d’une pratique de plusieurs mois au sein du Aloha Temple, au cours desquels furent réalisés plusieurs rituels dédiés à la Déesse aux Torches, elle constitue en quelque sorte une synthèse des expériences vécues comme de la gnose reçue ; l’invocation résonne également d’influences particulièrement actives au sein du Temple : […]

Invocation d’Hécate, Edward Joriot

Invocation d’Hécate, À lire en brûlant du styrax (Extrait de Chants des quatre âges, Edward Joriot, 2007) * Je t’invoque, Hécaté, déesse des chemins Au péplos de safran, aux pâleurs vespérales, Je t’invoque, ma reine aux lèvres sépulcrales, Bacchante qui réside aux mondes souterrains, * Je t’invoque, âme noire, aurige des canins, Puissance tauropole en tes plaines astrales, Qui avance toujours aux routes hivernales, Nymphe des monts brisés et de rochers marins, * Princesse redoutable à sombre chevelure, Qui traverse […]

Soleil et Chair, Arthur Rimbaud

Le Soleil, le foyer de tendresse et de vie, Verse l’amour brûlant à la terre ravie, Et, quand on est couché sur la vallée, on sent Que la terre est nubile et déborde de sang ; Que son immense sein, soulevé par une âme, Est d’amour comme Dieu, de chair comme la femme, Et qu’il renferme, gros de sève et de rayons, Le grand fourmillement de tous les embryons ! Et tout croît, et tout monte ! – Ô Vénus, […]