Durant sa longue carrière d’auteur, de 1972 à nos jours, Kenneth Grant rédigea une quinzaine d’ouvrages dont les principaux sont classiquement regroupés en trois trilogies typhoniennes. Pour plus de clarté, nous indiquons d’un astérisque les ouvrages appartenant à ces trilogies.
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La première trilogie s’ouvre avec The Magickal revival (1972), se poursuit avec Aleister Crowley and the Hidden God (1973) et se clôt avec Cults of the Shadow (1975) :
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* THE MAGICAL REVIVAL, 1972.
The Magickal Revival développe la thèse d’une filiation ayant transité par différents ordres magiques depuis un supposé culte draconique égyptien jusqu’au mage moderne Aleister Crowley :
« Cet ouvrage a pour vocation de mettre en lumière les diverses tendances occultes qui ont conduit au regain d’intérêt pour ces domaines ces dernières années, et d’interpréter ce renouveau comme le signe que l’humanité aspire à une approche universelle de la Réalité capable de transcender les réalisations des systèmes magiques et mystiques antérieurs. Nous ferons porter l’accent sur l’œuvre d’Aleister Crowley, parce qu’il a incarné d’une façon particulièrement dense la Tradition Magique qui sous-tend ce renouveau actuel. Pour la même raison, nous accorderons une place particulière au travail d’Austin Osman Spare, à celui de Dion Fortune, Charles Stansfeld Jones et quelques autres qui, chacun à leur façon, ont revitalisé ce courant ».
Voir sur ce site : The Magical Revival, Kenneth Grant.
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* ALEISTER CROWLEY AND THE HIDDEN GOD, 1973.
Ce qui devait originellement sortir en un seul tome ayant été scindé en deux volumes par les éditions Frederick Muller, The Magickal Revival sera suivi l’année suivante d’un second tome : Aleister Crowley and the Hidden God, où il n’est plus question de filiations, mais de la Magie Draconique elle-même, c’est-à-dire des différentes formes de la magie sexuelle. Un chapitre est consacré au travail magique effectué au sein de la New Isis Lodge.
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* CULTS OF THE SHADOW, 1975.
Kenneth Grant s’efforce, à nouveau, de démontrer que les différentes formes de magie sexuelle dérivent toutes d’un culte primordial. Un chapitre est consacré à l’Aeon de Maât et à Frater Achad. L’ouvrage traite également de la magie de Michael Bertiaux.
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IMAGES AND ORACLES OF AUSTIN OSMAN SPARE, 1975.
Proche du peintre au point de devenir son exécuteur testamentaire, Kenneth Grant a contribué à faire connaître l’œuvre d’Austin Osman Spare au grand public. La première partie du livre est consacrée à une brève biographie de Spare, la seconde à discuter de son système magique ; les arguments sont émaillés de citations extraites d’un ouvrage encore inédit à l’époque : The Zoetic Grimoire of Zos.
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La seconde trilogie typhonienne comprend Nightside of Eden (1977), Outside the Circles of Time (1980) et Hecate’s Fountain (1992) :
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** NIGHTSIDE OF EDEN, 1977.
Cet ouvrage est majoritairement consacré à l’exploration des Tunnels de Set, c’est-à-dire des sentiers reliant les Qliphoth. Originellement basé sur un texte court de Crowley, le Liber 231, publié dans le journal The Equinox, ce travail d’exploration semble avoir occupé une place importante dans la New Isis Lodge. La première partie de l’ouvrage est consacrée à la théorie. La deuxième décrit en détail chaque sentier.
Voir sur ce site : Nightside of Eden, Kenneth Grant.
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** OUTSIDE THE CIRCLES OF TIME, 1980.
L’un des ouvrages les plus populaires de Kenneth Grant, Outside the Circles of Time fut le dernier opus publié par Frédéric Muller et sera suivi de 12 années de silence, jusqu’en à la publication d’Hecate’s Fountain chez Skoob Publishing en 1992.
L’ouvrage était originellement prévu comme un compte-rendu des rituels effectués au sein de la New Isis Lodge, mais accueille de multiples digressions sur d’autres thèmes. Kenneth Grant y développe notamment la notion « tangential tantra » visant à expliquer les effets secondaires et anomalies magiques pouvant avoir lieu lors de rituels et faisant dériver le magicien loin de son but. Pour expliquer ce phénomène, Grant fait appel à la notion de « Mauve Zone », sur laquelle il reviendra dans l’ouvrage éponyme.
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HIDDEN LORE : THE CARFAX MONOGRAPHS, 1989.
Si The Magickal Revival est le premier livre de Grant à être publié, il a été précédé d’un certain nombre d’articles qui seront regroupés en 1989 sous le titre Hidden Lore : The Carfax Monographs. Cet ouvrage est cosigné et illustré par Steffi Grant qui a réalisé 9 sur 10 des planches couleurs, la dernière étant d’Austin Osman Spare. Elle est également l’auteur de quelques textes.
S’échelonnant de 1959 à 1963, ces monographies avaient pour ambition, selon Grant, de « reconstruire et d’élucider la tradition secrète de l’Occident conservée dans différents ordres occultes modernes ». En 2006, les éditions Fulgur ont sorti en tirage limité une nouvelle édition des Carfax Monographs, augmentée d’un essai de Steffi Grant et de plusieurs planches d’illustrations. L’ouvrage a été rebaptisé pour l’occasion : Hidden Lore, Hermetic Glyphs.
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REMEMBERING ALEISTER CROWLEY, 1991.
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** HECATE’S FOUNTAIN, 1992.
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La troisième trilogie typhonienne se compose des ouvrages : Outer Gateways (1994), Beyond the Mauve Zone (1999) et The Ninth Arch (2002).
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*** OUTER GATEWAYS, 1994.
Comme dans les autres tomes typhoniens, Kenneth Grant développe le motif de la filiation draconique / typhonienne pré-égyptienne et des entités non-terrestres. Extrait :
« Les nombreux écrits occultes mentionnant l’existence d’entités ‘non terrestres’ ont joué un rôle important dans la sphère de la créativité ésotérique. Le plus mystérieux et certainement le plus sinistre de ces textes est le Nécronomicon qui apparaît pour la première fois sous la plume de l’écrivain américain H.P. Lovecraft. Cet ouvrage que l’on dit avoir été écrit par un arabe fou du nom d’al Hazred, existe sur un plan que le nôtre, dans une dimension que certains, soit consciemment comme Crowley, soit inconsciemment comme Lovecraft, sont arrivés à pénétrer. Il existe peu d’indices de l’existence de ce grimoire dans la littérature occulte de l’est comme de l’ouest. Cela signifie qu’il se trouve des références obliques et cachées à un grimoire contenant des instructions pour entrer en contact avec les habitants d’autres mondes, d’autres dimensions, d’autres espaces avec leur lot de boules lumineuses (bubbling globes) et de lumières maléfiques au-delà des étoiles.
Le Dr John Dee, un magicien du XVIe siècle, a traité avec des entités ‘extra-terrestres’ et en a effectué un compte rendu dans son Liber Logaeth. D’autres occultistes ont eu de semblables contacts. Mais c’est Lovecraft (1890 – 1937) qui a concentré en un seul concept les diverses branches de l’étrangeté et du merveilleux, de l’horreur et de la terreur, qui filtraient dans ces différentes œuvres et d’autres encore antérieures. Il créa une anomalie archétypale : le Nécronomicon. Le titre signifie « le livre des morts » ou « le nom des morts » – ‘morts’ à la vie terrestre, mais existant dans d’autres dimensions inaccessibles au commun des mortels.
Le caractère immatériel de cet ouvrage a déclenché de multiples controverses et il n’est pas exagéré de considérer que de nombreux occultistes créatifs ont été influencés, moins par la présence du grimoire que par son absence. C’est précisément ce concept d’absence magique identifiée comme la matrice – le vide originel – de ces mystérieux contacts avec des entités étrangères à notre monde, que l’on classe de nos jours dans le domaine de l’ufologie, la rencontre de mystérieux objets volants ou flottants. »
Le chapitre 13 traite de la rencontre de Grant avec l’entité S’lba alors que le mage n’était encore qu’un adolescent.
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*** BEYOND THE MAUVE ZONE, 1999.
Rédigé juste après Hecate’s Foutain, Beyond the Mauve Zone aurait du sortir dans la foulée, mais Skoob Publishing décida soudain, et sans donner de raison, de ne plus publier de textes de Kenneth Grant. Le flambeau fut repris par Starfire Publishing qui sortit l’ouvrage en 1999.
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*** THE NINTH ARCH, 2002.
La notion de « Neuvième Arche » est empruntée à la symbolique maçonnique. Après avoir achevé leur œuvre, les trois Grands Maîtres impliqués dans la construction du temple de Salomon, y auraient déposé l’arche d’alliance, un pot de la manne, la verge d’Aaron, le grand livre de la loi, etc. Aurait également été inscrit dans le Temple le mot imprononçable. L’ouvrage de Grant se propose d’expliquer ce mystère et de révéler ce mot.
Le cœur de l’ouvrage est un livre de 924 versets, le Livre de l’Araignée (The Book of the Spider ou Liber OKBISh), une communication mystique canalisée par la New Isis Lodge dans les années 1950. Selon Grant, cette transmission aurait débuté lors d’un travail magique sur le 19e Tunnel de Set, Qulielfi. Le principal médium en est une prêtresse de la New Isis Lodge connue sous le nomen de Soror Arim. Elle sera mise en scène dans le roman de Kenneth Grant Against the Light sous le nom de Margaret Leesing.
L’ensemble de ces communications reçues au fil des années sera arrangé en 29 chapitres, chacun de 29 versets, auxquels d’ajoutent plusieurs dessins talismaniques. Une deuxième série de communications, plus tardive, donnera lieu à trois chapitres additionnels, chacun également de 29 versets. Autour de ce texte central, Grant tisse près de six cents pages de commentaires, sous la forme de brefs essais.
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AT THE FEET OF THE GURU, 2006.
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Kenneth Grant a également signé un certain nombre de romans et recueils de poésie dont Against the Light (1997) ; Snakewand & the Darker Strain (2000) ; Gamaliel : The Diary of a Vampire & Dance, Dance, Dance ! (2003) ; The Other Child and Other Tales (2003) ; Convolvulus and Other Poems (2005), etc.