LA SIGNIFICATION ESOTERIQUE DU JEU STELLAIRE 

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D’une façon générale, les sept planches représentent le nexus entre le causal et l’a-causal : toute évolution est considérée comme une progression depuis les royaumes « inférieurs » de la causalité vers les royaumes « supérieurs » de l’acausal. Ainsi, la progression, dans le domaine de la magie, d’initié à Adepte, puis à Maître / Maîtresse, est marquée par le déplacement de Sirius (sphère de la Lune sur l’Arbre de Wyrd) vers Mira (sphère du Soleil), puis vers Rigel (Mars) – voir le tableau plus bas.

Le symbolisme du jeu opère à plusieurs niveaux, les trois plus importants étant : le plan individuel, le plan éonique (et la civilisation ou la culture dominante associée) et le plan cosmique. Tout comme les sept sphères et donc les sept planches du Jeu Stellaire représentent les sept formes fondamentales que « l’énergie du Chaos » assume suivant notre niveau de compréhension, ces trois plans représentent la façon dont l’énergie (ou « l’essence du cosmos » elle-même) se manifeste naturellement. Bien sûr, de nombreux autres niveaux existent, mais pour faire simple, nous n’examinerons que ces trois plans.

Le plan individuel porte sur la façon dont, nous tous, en tant qu’individus avons en nous la capacité d’être conscients et la capacité d’améliorer cette conscience. Cette amélioration peut s’exprimer de plusieurs façons – par exemple, elle peut correspondre à l’« individuation » jungienne, au chemin magique vers d’Adeptat et au-delà – mais dans tous les cas, elle est exprimée et simplement représentée par la réorientation d’éléments « psychique » en nous et l’émergence de nouveaux éléments. Les trois symboles fondamentaux du Jeu Stellaire ( ;  ; ) représentent les éléments de base à partir desquels les énergies psychiques sont formées, quand elles se manifestent sur le plan individuel. Ainsi, les neuf combinaisons de ces trois éléments représentées par les pièces du Jeu représentent les combinaisons possibles de ces énergies.

Cependant, pour une description complète de la psyché individuelle, ces neuf combinaisons se déclinent sur les sept planches dans une dynamique ternaire, ces sept planches (représentant les sept sphères du Septénaire) symbolisant les orientations possibles de la conscience. Pour le dire plus simplement, les sept sphères et leurs correspondances associées (en particulier les formes divines ou archétypes) peuvent être présentes, latentes ou exprimées au sein de chaque individu.

Par souci de clarté, la terminologie de Jung sera utilisée, mais il faut se rappeler que cette terminologie en est une parmi beaucoup d’autres : l’expression la plus représentative restant les symboles abstraits eux-mêmes, ceux-ci étant dépourvus des classiques oppositions entre les « contraires » et des connotations dogmatiques / religieuses que sous-tendent la plupart des classifications traditionnelles.

Dans cette terminologie, les sept sphères représentent les sept archétypes fondamentaux au sein de notre psyché, ainsi que cela est montré dans le tableau ci-dessous où les archétypes sont exprimés en termes de mythologie grecque et nordique : par exemple, le mercure est le « trickster » – Loki dans la mythologie nordique, Hermès en grec. Comme c’est toujours le cas avec les représentations, celles-ci ne sont que des repères, une expression extérieure de l’essence intérieure.

Dans ce contexte, les neuf combinaisons sont les suivantes :

	Type émotionnel extraverti
	Intuitif extraverti
	Intellectuel extraverti
	Emotionnel introverti
	Intuitif introverti
	Intellectuel introverti
	Maître / Maîtresse du Temple
	Grand (Magnus) Maître / Grande Maîtresse
	Homo Galactica

Ainsi  peut être utilisé pour représenter les « sentiments » ;  peut représenter l’« intuition » et  peut représenter la « pensée », tel que ces termes sont définis par Jung.

En outre,  décrit la conscience de l’« ego » ;  décrit la consience du « soi » et  décrit la conscience « au-delà du soi » – ce qui se situe au-delà de l’« individuation ». En termes de Magie, ce qui est au-delà de l’Adepte – c’est-à-dire les étapes représentées par les grades de Maître / Maîtresse du Temple de la Terre, etc.

Les lecteurs familiers des travaux de Jung remarqueront deux choses : le type « Sensation » n’est pas pris en compte ici, et le développement de l’individu est considéré comme allant au-delà du processus jungien d’individuation que beaucoup considèrent comme étant la « fin » du développement personnel, selon les conceptions de Jung.

La raison de cette dernière différence est évidente – la magie suppose qu’il n’y a pas de limite à notre potentiel, à l’évolution possible de notre conscience. La raison de l’autre différence est plus complexe, mais on pourrait dire qu’une étude approfondie de la typologie jungienne montre à quel point les types « sensation » et « sentiment » sont proches (une analyse approfondie est livrée dans le manuscrit Emanations of Urania) – c’est peut-être son désir de symboliser la psyché sous la forme d’un quaternaire qui a incité Jung à créer ce type supplémentaire inutile. De cette façon, le psychisme peut être décrit par les neuf combinaisons citées ci-dessus.

Ainsi, ces neuf combinaisons (cette triplicité symbolisant les trois « types » de la conscience – ego, soi, et au-delà du soi –), réparties sur les sept planches, livrent une représentation complète de chaque psychisme individuel.

Par conséquent, il est possible, en utilisant les pièces et les planches, de représenter magicalement tout individu – et donc il est possible de déplacer certaines pièces, ce mouvement représentant le changement que la personne désire réaliser chez un individu. Le Jeu Stellaire offre ainsi un contrôle illimité, magique, sur d’autres personnes – si l’adepte souhaite l’utiliser à des fins magiques. Pour le dire plus simplement, une représentation dans le Jeu Stellaire d’une personne en particulier, par la mise en place des pièces appropriées sur les planches adéquates, constitue un « modèle magique » de cette personne – l’équivalent par exemple d’une effigie de cire dans une magie plus primitive. Réaliser ce type de représentation requiert bien sûr une certaine pratique et compétence dans le jeu.

Cette utilisation magique du jeu, la symbolisation d’une personne (une explication détaillée sera livrée dans la Partie II de cette série pour ceux qui ne peuvent pas attendre de travailler cela par eux-mêmes) n’est cependant qu’une seule utilisation parmi d’autres du Jeu Stellaire. Au-delà de cet aspect magique pratique, peut-être son utilisation la plus importante est que le Jeu Stellaire permet un aperçu non seulement de soi-même, mais aussi des autres – par l’intermédiaire du symbolisme. Autrement dit, il met en évidence des connexions et permet une analyse de la psyché individuelle d’une manière qui va bien au-delà de ce que peuvent faire les « psychologues » de nos jours, de la même façon que la technologie moderne a dépassé le stade de la hache de pierre.

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En termes éoniques, les sept planches représentent les sept Éons fondamentaux auxquels nous-mêmes, en tant qu’êtres sensibles, pouvons participer. Comme pour le psychisme individuel, ils représentent une évolution de la conscience – depuis le premier ou « primal » éon (lorsque la conscience commença à peine à émerger), depuis l’époque sumérienne jusqu’à l’Occident moderne. Un éon est essentiellement une représentation en termes archétypaux / symboliques de ces forces cosmiques / liés à la terre qui façonnent notre évolution d’une manière souvent inconsciente. Comme les éons s’enchaînent, nous, en tant qu’individus, pouvons ou non, en fonction de notre développement personnel / magique, être conscients de ces forces / influences extérieures à nous – en termes de Magie traditionnelle, la traversée de l’Abîme (dans le Septénaire : du Soleil à Mars) se produit lorsque ces influences sont consciemment comprises, et le « soi » atteint souvent enfin la liberté grâce à cette compréhension (le plus souvent intuitive).

D’un point de vue symbolique, un nouvel Éon peut être considéré comme étant en train d’émerger lorsque l’un des sept « portails » est ouvert. Cela permet à l’énergie acausale de se manifester sur Terre, et cette manifestation affecte la psyché de toutes les personnes qui n’ont pas « franchi l’abîme », l’intensité de cette influence dépendant de divers facteurs. Le plus important signe extérieur d’un éon réside dans la civilisation ou la culture qui lui est associée – c’est-à-dire que l’énergie d’un éon particulier sera exprimée via le fonctionnement d’une civilisation. Malgré les revendications des mystificateurs qui abondent dans l’occulte, seuls cinq éons se sont jusqu’à présent manifestés – et les cinq furent associés à des civilisations dominantes qui ont façonné les énergies éoniques, via un ethos, et ont donc contribué à notre évolution consciente. Cet échos s’avérait en partie religieux, dans la mesure où s’exprimait une certaine crainte du « portail » terrestre (le lieu physique où les énergies acausales se manifestent) et de ceux qui ont canalisé ses énergies (souvent inconsciemment) par une technique magique spécifique. Souvent, un mythe ou une légende particuliers ont été associés à ce portail, et tandis que l’éon progressait, ses énergies affectaient les individus selon leur nature : inspirant leur créativité, générant un « élan » et un sentiment de destinée… Le modèle des énergies Eonique (c’est-à-dire leur transformation, sur un plan causal) peut être représenté par la séquence suivante :