Ce texte peut être lu en parallèle un autre essai sur la morale en magie (en ligne par ici) du même auteur. Son identité ayant été « grillée » sur internet, il est désormais inutile de dissimuler que Francis Breakspear est l’un des pseudonymes de Dave Evans, les travaux universitaires de l’un faisant pendant aux essais magico-chaotiques de l’autre.
L’ouvrage qui sert de fil à la rédaction de cet article, paru sur le site Occult e-books, est The Psychopath’s Bible: For the Extreme Individual de Christopher S. Hyatt, paru chez New Falcon Press en 2000, dont il n’existe pas (ou pas encore) de traduction française.
Mel
*
« J’ai une jolie petite bouche sous toute cette bave. »
Cet article contient un langage et des concepts assez rudes, qui pourraient être dérangeants pour certains lecteurs. Il est également plutôt long. Il a commencé en tant que simple critique du livre de Christopher Hyatt, La Bible du Psychopathe, mais pénétrant les concepts du bien et du mal, il a fini par prendre des proportions de plus en plus importantes.
Mon approche du livre de Hyatt s’est effectuée depuis le point de vue d’un « magickien » — puisque nombre des visiteurs de ce site en sont. Ce parti-pris n’est pas destiné à opérer un jugement moral comme certains mages et gourous égotistes pourraient vouloir le faire, il vise plutôt à proposer un angle d’approche particulier.
« La Chaos Magic a commencé à acquérir une sinistre réputation, due à trois facteurs : premièrement, son approche “sers-toi et mélange, do-it-yourself ” très mal perçue par les écoles traditionnelles ; ensuite, beaucoup de gens associèrent le chaos à l’anarchie ou à d’autres images négatives ; enfin, le fait que certaines publications de la Chaos Magic furent stigmatisées comme “maléfiques, blasphématoires et dangereuses”, ce qui n’était pourtant pas le cas, mais démontre la fascination qu’elle exerçait sur ceux dont l’ego était satisfait de faire un tel tapage. » — (Phil Hine, Chaos Prête à Cuire, 1997, p 10)
Le livre d’Hyatt peut être vu comme « mauvais », sinon paranoïde, si on le prend sous le jour sombre, nietzschéen, de Thelema — dans le sens « les esclaves serviront ». Hyatt est d’ailleurs surtout connu comme un psychologue et auteur magicien-discordien ayant travaillé avec l’ancien secrétaire de Crowley, Israël Regardie, à de nombreuses publications occultes éditées chez New Falcon Press.
« Du Chaos naissent les deux forces primales de l’existence… La puissance de la lumière et la ténèbre… Ces forces jumelles sont à la racine de toutes les quêtes mystiques et de toutes les formes d’actions magiques et sociales… Ce sont les principes spirituels de base de l’univers… Ceux qui adhèrent à l’un appelleront toujours l’autre ténèbre. » (Peter J Carroll. Liber Null & Psychonaut. York Beach, Maine. Weiser. 1987, p 96)
J’ai donc décidé d’inclure dans cet article un échantillon de ce qu’un magicien du chaos contemporain et quelques autres peuvent bien penser de toute cette salade bien-mal, en y ajoutant quelques-unes de mes propres idées. Encore une fois, ce n’est pas une lecture facile : faites marche arrière si vous avez tendance à être facilement choqué. Avant de lire ceci, il serait bien de parcourir l’essai d’Oncle Ramsey sur l’homme du new age disponible sur ce webzine ainsi que « The Slime Warrior », tiré de son What I Did… que l’on peut trouver dans sa version anglaise sur le site Occult e-Books [NDT : What I Did in My Holidays: Essays on Black Magic, Satanism, Devil Worship and Other Niceties, Ramsey Dukes, Mandrake Press, 1998].
Toujours là ? OK – voici le traditionnel « troisième avertissement », ainsi qu’il est donné dans quelques écoles initiatiques : ceci n’est pas un « gentil » article, il est très noir à certains endroits. Procédez selon votre propre volonté et votre acceptation personnelle des conséquences…
Hyatt propose que le psychopathe soit appelé un « magicien toxique », qu’il (ou elle) en soit totalement conscient et utilise activement et amoralement cette idée, popularisée par Robert Anton Wilson :
« Considérez à quel point est idiot l’individu moyen. Par définition (selon la courbe de Bell du QI), la moitié de l’humanité est encore plus idiote que ÇA ! »
En d’autres mots, il y a beaucoup d’agneaux en liberté à tondre, selon l’ingénuité et la volonté de l’opérateur — c’est-à-dire selon que vous soyez une « mauvaise personne » ou non, ou selon que votre « morale » est « suspecte » ou non…
« Il est absurde que la question de la moralité prosaïque et que des considérations sur la magie “blanche” ou “noire” doivent encore entrer en compte de manière sérieuse dans le champ de l’occultisme moderne. Seuls ceux qui sont incapables de faire face à la réalité doivent se retenir à ces croyances sur l’immoralité de la magie “noire”. De tels avertissements sentent le désir réprimé et révèlent un psychisme torturé au sein duquel le manque de confiance en soi même est si total que l’on condamne automatiquement ceux qui admettent utiliser un tel pouvoir en toute impunité, incapable d’accepter qu’il puisse exister une pureté d’intention. » (Stephen Sennitt, Liber Koth. Logos Press, Mexborough, Yorkshire, 1997, p 9-10)
Ainsi, nous posons encore en ce bon vieux (nouveau ?) 21e siècle cette question stupide : qu’est-ce que le Mal ? Un problème qui a torturé les esprits les plus savants de nombreuses générations, et nous-mêmes par la même occasion. Je doute qu’il existe une réponse philosophique, mais tout le monde semble avoir la sienne. Quelle est la vôtre ? Un très bon sujet à débattre dans le forum qui suit l’article, non ?
« Comme Crowley, Spare, son plus conventionnel compère, soutenait que la seule voie pour avancer impliquait d’abandonner totalement les affirmations morales et religieuses généralement accrochées à l’occultisme. Sa sinistre réputation reposait sur le fait qu’il était honnête avec lui-même et n’acceptait aucune restriction posée par les valeurs obsolètes de la société » (Stephen Sennitt, Liber Koth. Ibid, p 9).
Hyatt dit que tout magicien toxique, tout manipulateur, sait exactement où il se situe sur la chaîne alimentaire à un moment donné, « Alors que nombre de magiciens modernes sont horrifiés à l’idée de contrôler les autres, c’est ce qu’excelle à faire le magicien toxique ».
J’ai également utilisé ici pas mal de citations de livres. J’espère que je n’ai pas trahi l’esprit de ces auteurs et je ne sous-entends pas non plus que ceux qui sont cités ici soient des psychopathes ou des démons (ni des saints, ce qui pourrait tout aussi bien les choquer).
« La Magie Blanche tend plutôt vers l’acquisition de la sagesse et un certain sentiment de foi en l’univers. La Magie noire est davantage concernée par l’acquisition de pouvoirs et par une foi en soi même. À l’arrivée, les résultats ne devraient pas être si dissemblables, car les chemins se rencontrent d’une manière qu’il est impossible de décrire. » (Peter J Carroll. Liber Null & Psychonaut, ibid, p 25)
Vous pourriez dire que Marilyn Manson est mauvais ? Ne me faites pas rire ! Un copieur de troisième catégorie d’Alice Cooper avec quelques adeptes au sein de l’Église de Satan. Le Rock’n’roll a été autrefois une menace, mais aujourd’hui ce n’est plus qu’un masque pour l’industrie du disque. Attendez-vous un de ces jours à un album de Noël de Marilyn Manson et des duos avec Cliff Richards… Le magicien toxique ne sera pas un fan de Manson, mais il se peut qu’il fréquente les Mansoniens — car leur forme de reddition en fait de la simple « nourriture ».
On a dit qu’Hitler était mauvais, qu’il était possédé par des démons. Juste ? Hum… Brennan décrit une rencontre supposée entre Hitler et un démon, basée sur le récit d’un aide de camp d’Hilter :
« Il (Hitler) se réveillait pendant la nuit, hurlant et en convulsion. Il appelait à l’aide et semblait à moitié paralysé. Il était pris de panique… C’est lui, c’est lui… il est venu pour moi ! » Et soudain il émit une suite de chiffres sans signification, et des mots, des morceaux de phrases… Il utilisait d’étranges expressions reliées entre elles dans un désordre bizarre… Ses lèvres étaient blanches, il suait énormément… Il s’écria soudain « Là ! là ! Dans le coin ! Il est là ! » frappant sans cesse du pied et hurlant » (J.H. Brennan, Occult Reich. London. Futura. 1974, p 58-59).
Cette incohérence des phrases fut interprétée comme le signe d’un sort destiné à contrôler un démon. Faux… Si vous admettez que la possession démoniaque d’Hitler a duré quelques décennies, ce qui est peu probable et que, selon les quelques cas historiques de possessions « réelles » (qui indiquent une durée de 2-3 ans au maximum), cette affection a un effet tellement débilitant sur les victimes, il serait en fait tout simplement impossible pour un possédé d’assumer le pouvoir suprême dans un pays, de prendre des décisions d’état plus ou moins cohérentes et d’envahir ensuite la moitié de l’Europe. La possession ôte également de l’équation toute notion de volonté libre, et donc, si Hitler était possédé, c’est qu’il n’était pas démoniaque… Et puis, quid des « mignons » d’Hitler qui « suivaient juste les ordres » ? Étaient-ils possédés, eux aussi ?
« Les sacrifices ont été utilisés par le passé pour générer de la peur ou de la terreur… le sacrifice du sang était le plus efficace et le plus facilement contrôlable puisqu’on peut utiliser son propre sang — cependant, le pouvoir de contrôler le sacrifice du sang apporte par la même occasion la sagesse de l’éviter en faveur d’autres méthodes » (Peter J Carroll. Liber Null & Psychonaut. ibid, p 40)
« Le magicien toxique n’est pas la cause de la souffrance humaine. La souffrance humaine est la norme. » Hyatt, page 78.
C’est une stance reprise du Bouddhisme — sous une certaine forme.
Et comment mesurez-vous la peur ? Dans l’un de ses articles, Kate Hoolu suggère :
« il n’y a aucune unité de mesure de la peur qui soit fiable (bien que les décibels des cris aient été suggérés !) »
Et qu’en est-il de Torquemada ? De Sade ? D’Hindley et de Brady en Grande-Bretagne, d’Ed Gein aux USA, de ce cannibale en Russie ? Nous ne nous rapprochons toujours pas, n’est-ce pas ? Des exemples individuels et facilement identifiables ne servent en réalité qu’à indiquer combien minoritaires sont les mauvais en réalité, à condition d’adopter la bonne définition… Là où Hyatt est dans le vrai, c’est que les psychopathes sont en réalité tapis partout, et en grand nombre… Et ceci est un argument très plausible…
Bien sûr, ce cher vieux Crowley fut étiqueté comme l’homme le plus épouvantable du monde & généralement considéré par la presse comme étant maléfique. Sa fameuse blague à propos de ses très réguliers « sacrifices d’enfants » (une métaphore pour la masturbation) ne l’a sans doute pas aidé à améliorer son image publique, et elle est toujours jetée en pâture, d’une manière totalement naïve, dans des articles de tabloïds traitant de magie noire, en guise de « preuve ». Mais était-il réellement maléfique ? Noooooooon… bien sûr, il a égratigné quelques personnes, mais qui ne le fait pas ? Au moins, il prit soin de ne jamais apprendre à conduire, pour le bien de tous.
« Bien que nous puissions nous faire écho des paroles d’Hassan I Sabbah, “Rien n’est Vrai, Tout est Permis”, agir uniquement à partir de cette prémisse risque probablement de vous faire rentrer en conflit avec les autorités et les individus dont les idées sont assez strictes concernant ce qui n’est pas permis… » (Hine, Chaos Prêt à Cuire, ibid, p 45)
L’intention est le nerf principal dans toutes les questions portant sur le bien et le mal. Un couteau, par exemple, est un objet neutre, on peut l’utiliser pour tuer quelqu’un ou pour pratiquer une opération chirurgicale. Le même couteau, mais des résultats différents. Essayez de vous imaginer vous baladant avec un couteau, habillé de vêtements de ville et pensez à ce qui pourrait arriver… Même quelqu’un jouant une pièce de théâtre et portant un scalpel dans la rue causerait quelque inquiétude. Et bien sûr, il reste aussi ce dilemme expérimental : « supposez que vous puissiez retourner dans le passé et tuer Hitler, le feriez-vous ? » Essayez cela sur un ami doux et pacifiste…
Des choses plus complexes entrent en jeu maintenant… Le dogme wiccan « traditionnel » est, en esprit et en acte, « si cela ne fait de mal à personne, fais ce que tu veux. »… Ce qui est bien jusqu’à un certain point, mais j’aimerais y ajouter le codicille : « à moins d’être en état de légitime défense, alors que le dernier qui est debout soit le gagnant, fils de pute ! »… Cette attitude a choqué quelques-uns de mes amis sorciers… Et définir la légitime défense est tout aussi délicat, spécialement lorsque l’on entre dans le cadre d’actions préventives, préemptives. Des décisions éthiques difficiles – c’est d’ailleurs le thème central d’une nouvelle sur la Magie Noire dans la Grande Bretagne des années 90 que j’essaie d’écrire.
Michael Bertiaux, en s’appuyant sur les concepts d’univers A et d’univers B pour désigner les mondes situés de chaque côté de la notion magique de l’abysse (nous sommes dans l’univers A), commente à propos du mal :
« Le mal n’existe pas dans l’univers A, et dans l’univers B il n’existe pas. Cependant, lorsqu’il se produit des interactions entre ces deux univers, il y a une possibilité pour que le mal apparaisse dans le monde, dans l’univers A. C’est pourquoi les magiciens qui travaillent à entrer en contact avec l’univers B sont parfois dans une situation où ils ont l’impression d’être des “magiciens noirs” ou d’être “dangereusement mauvais” ou bien “pervers et contre nature” » (Kenneth Grant, Nightside of Eden, Skoob, London, 1994, p 251).
Ajoutons bien sûr à cela, la perception des lecteurs de tabloïds pour lesquels nous sommes de toute façon démoniaques — que cette magie est noire, noire, noire… C’est en toutes lettres dans leurs colonnes, donc cela doit être vrai, n’est-ce pas ?
N’est-ce pas ? … Faux.
Le sataniste Hugo L’Estrange (qui est un pseudonyme) offre une plate-forme utile pour l’expression d’idées nocives relatives aux comportements magiques et sociaux, présentée sous une forme humoristique afin d’éviter le cri de réprobation dans les colonnes des magazines qui n’aurait pas manqué de retentir si ses vues avaient été offertes comme « sérieuses », ou comme des suggestions pratiques pour les œuvres magiques. Cependant, certaines personnes ne pouvant supporter la plaisanterie, j’ai demandé à « Hugo » à quel point son article avait énervé la fraternité occulte dans les années 80 :
« (Nous avons eu) très peu de réponses — dans Aquarrian Arrow — et certaines sont même de moi. Beaucoup de gens ont dit qu’ils avaient acheté ce numéro pour mon article ! J’ai eu une personne qui a pris la chose au sérieux et m’a demandé de l’introduire dans un ordre sataniste. J’avais préparé une réponse pour rire consistant à lui recommander de contacter son église pentecôtiste locale — précisant que les responsables étant très anxieux de voir leur couverture éventée, il devrait se contenter de leur façade publique pendant un an, avant de leur demander une introduction dans le “cercle intérieur satanique” —, mais je ne l’ai jamais envoyée… Le Hermetic Journal, ça a été une tout autre histoire, bien plus précieuse. Le Journal d’un sataniste ne parut que dans un seul numéro… et causa de nombreuses réactions choquées. »
Un correspondant avança, en toute sincérité semble-t-il, que publier un tel journal sataniste dans le « Hermetic Journal » était comme « pisser dans une église » (Hugo L’Estrange, The Hellgate Chronicles. p 5). C’était peut-être un cas isolé, mais :
« Des années plus tard (sous mon véritable nom, et non en tant qu’Hugo) j’ai rencontré quelqu’un à un festival d’astrologie… Le Hermetic Journal arriva sur la table et le type me dit “vous savez, il y a quelque chose qui m’a toujours intrigué dans ce magazine, l’un des numéros contenait un article écrit par un sataniste et il n’y a jamais eu de suite — en avez-vous entendu parler ? Je me suis toujours demandé qui était derrière cela et si c’était vrai” » (Hugo L’Estrange, Personal Communication, juin 2002)
« Le Chaos, la force vitale de l’univers n’a pas le cœur d’un homme. Par conséquent, le magicien ne peut avoir le cœur d’un homme quand il cherche à dominer les forces de l’univers. Il effectue des actes monstrueux et arbitraires afin de relâcher la prise des limitations humaines sur lui-même. » (Peter J Carroll. Liber Null & Psychonaut. ibid, p 66)
Hyatt (p 84) : « les gens associeront toujours ce qui précède un événement et la cause de cet événement. Par conséquent, soyez toujours présent avant un événement heureux et faites en sorte qu’une autre personne soit là avant un événement douloureux. » Ce livre est un résumé de la psychologie humaine, de la théorie du jeu, etc., et surtout il explique comment utiliser ces caractéristiques de la nature humaine à son propre avantage — un résumé non moral, néo-darwiniste —, celles qui font de nous des « tics », et comment parfois nous pouvons être faits « tocs ».
Par ailleurs, la « nature » n’est pas mauvaise en elle-même. L’exemple type donné pour illustrer la cruauté de la nature est celui de ces guêpes qui pondent leurs œufs dans la tête d’autres insectes, sans les tuer, afin que les larves à naître puissent avoir de la nourriture fraîche. Ce n’est pas mal, juste une pièce magnifique de l’évolution. Quelques-uns ont métaphoriquement comparé ce processus à l’éducation moderne…
Je suis moi-même surpris, alors que je l’ai sous les yeux de ne pas encore avoir mentionnée cette histoire du 11 septembre. Bon, eh bien, allons-y — n’est-il pas étrange que nous n’ayons pas à préciser l’année pour savoir de quoi cette date parle ? En cela, elle est similaire au 5 novembre en Grande-Bretagne — la plupart des Britanniques (et des touristes) savent qu’il s’agit du complot historique pour renverser le parlement (ce qui n’est pas si loin des buts de ceux qui ont participé au 11 septembre, non ?), mais j’imagine que peu pourraient en préciser l’année. Dans le futur, les gens devront y ajouter « 2001 », mais pas avant longtemps je suppose. Okay : donc, les pirates étaient-ils des psychopathes ? Non. Pas selon les définitions médicales, du moins. Et le livre de Hyatt (qui avait prévu l’événement depuis quelques années) s’est moqué des terroristes pour leur manque d’ambition et a suggéré que personne n’avait eu les capacités d’organisation nécessaires pour amener un missile portable à Washington DC. Le site web de New Falcon Publishing en fut un peu contrit après l’attaque…
Moins de 3000 civils furent tués lors des attaques du 11 septembre et sait-on, combien de civils et d’innocents afghans l’ont été par le tapis de bombes des Occidentaux ? En incluant une fête de mariage bombardée à une altitude sans danger… En considérant la soi-disant supériorité militaire des Occidentaux, ce n’était pas vraiment une cible terroriste — combien de méchants ont été tués ? C’est la même chose avec la « guerre » de Bosnie… Et pour être honnêtes, si nous devions bombarder tous les terroristes, alors nous devrions aussi bombarder la France, la Grande-Bretagne, l’Irlande… enfin si l’on désire véritablement mener une guerre de « l’axe du bien contre le mal » qui n’est jusqu’à présent qu’une guerre d’une race contre une autre perçue comme n’étant pas les « bons gars ».
Ah oui, et une digression à propos des erreurs de cible en Bosnie. Un ami informaticien m’a suggéré cette intrigante éventualité : une imposante quantité de matériels hardwares militaires occidentaux pouvant être utilisés pour détruire n’importe quoi ou n’importe qui, a été mis à disposition lors de cette guerre, et ce 10 mois avant le Millenium ; ce qui nous amène à cette hypothèse morbide que les puces informatiques de ces bombes et missiles n’étant pas prêt pour le passage à l’an 2000, ordre a été donné d’en faire l’utilisation intensivement et sans discernement, même pour ceux qui étaient peu fiables — connus pour avoir des défauts avant leur déploiement, plutôt que d’être contraint (financièrement et tactiquement) de les mettre à niveau pour le passage à l’an 2000. Crédible ?
« Le truc est de voir cela comme une blague… Dans les événements neutres et mortellement ennuyeux qui nous entourent… Chercher l’émotion du rire, de ce qui nous amuse et nous rend joyeux… Dans tout ce qui est neutre ou sans importance… Dans tout ce qui est horrible et révoltant… On peut apprendre à rire intérieurement de tout. » (Peter J Carroll. Liber Null & Psychonaut. ibid, p 17)
Tout le monde à une face sombre qui doit être reconnue. Pour certains – et je m’inclus, c’est même leur MEILLEUR côté…
« L’écriture automatique est un bon moyen de se débarrasser de certaines choses réprimées. Cela signifie que quelques-uns de vos dessins peuvent sembler terribles, malades, démoniaques ou dégoûtants. Il n’est pas important que vous les aimiez ou non. La chose est là et vous devez vous y faire. L’Art vous donne la chance d’en finir avec… Les démons que vous avez invoqués. Pouvez-vous apprendre à les regarder sans peur ? Les gens qui ne recherchent que la beauté et l’harmonie se restreignent plus qu’ils ne peuvent l’imaginer. “Si vous donnez corps à vos horreurs, vous pouvez vous soigner” » (Jan Fries, Visual Magick, Oxford. Mandrake. 1992, p 40 ; « démons » signifiant ici des aspects de votre personnalité.)
Je suis conscient que ceci est (a) trop long, (b) n’a pas livré, à proprement parler, de critique du livre de Hyatt. Eh bien, oui, c’est long. Bien que ce soit par nature un prolixe sujet qui ne peut être traité en 5 mots. Et le livre de Hyatt fait partie de ce genre de choses compulsives — comme regarder la scène d’un horrible accident de voiture —, mais intéressant ; par ailleurs, je VEUX promouvoir quelque chose qui augmentera le nombre de manipulateurs. Nous le faisons tous, tout le temps, et ce livre est un manuel de techniques qui rendront la vie un peu plus intéressante, ce qui peut être, ou non, moralement « juste » de faire. Excellente psychologie, bien écrite et très sombre. De la même manière, il pourrait être un manuel d’autodéfense (en révélant la manière dont les magiciens toxiques fonctionnent). Et Hyatt nous enseigne également sur ce qu’il advient lorsque deux magiciens toxiques se rencontrent…
Back to Evil : Ramsey Dukes a commis un bon essai au sujet du bien et du mal dans What I did… ; il y touche un point sensible en rappelant que personne ne se considère comme étant mauvais — tout le monde pense être bon, même si « l’autre côté » lui donne une étiquette maléfique.
Voilà une bonne conclusion pour amener cette discussion décousue et tellement longue à son terme. N’hésitez pas à intervenir sur le forum ci-après – cet article ne prétend pas donner une réponse définitive à tout ; il est simplement destiné à inspirer d’intéressantes questions. À vous…
« Bien qu’ils ressentent pour cela une certaine fascination, les Magiciens du Chaos sont rarement d’une totale amoralité. L’un des axiomes de base de la philosophie magique est que l’éthique grandit en soi même, dès lors qu’on a commencé à cerner la différence entre ce que l’on a appris à croire et ce que l’on désire croire. » (Hine, Chaos Prêt à Cuire, ibid, p 45)
Vous ne savez jamais quand vous parlez à un Démon, à un Ange ou à une Illusion d’un des deux — quoique ces mots puissent vouloir dire. De la même manière, les psychopathes ne sont pas nécessairement des démons, ils sont juste différents. Et, récemment, Hyatt a proposé de produire un workbook du psychopathe – c’est-à-dire un manuel pratique pour le devenir…
Faites de doux rêves mes agneaux : )
Francis Breakspear. Traduction française & adaptation, Spartakus FreeMann, Libertalia, juillet 2002 e.v. – révision août 2009 Melmothia.